François Fillon aux Pays-Bas
Le premier ministre, qui poursuit la tournée européenne lancée par le président, entend se servir des exemples étrangers pour réformer.
LES VOYAGES d'études forment la jeunesse... et inspirent le premier ministre. François Fillon l'a confié hier à son homologue néerlandais, Jan Peter Balkenende, à la tête d'une coalition de centre droit depuis 2002 : « Je suis un peu en voyage d'études aux Pays-Bas. Le redressement spectaculaire de l'économie, l'excédent budgétaire, le faible taux de chômage et le taux de croissance constituent pour nous naturellement un modèle et un exemple. »
Avec un taux de croissance de 2,7 % et un chômage inférieur à 5 %, les performances néerlandaises ont de quoi faire rêver le premier ministre français. Ne cachant pas son admiration devant un tel « dynamisme économique », Fillon a donc vanté la « culture du dialogue social » qui prévaut, selon lui, au pays des Polders. « On ne peut pas réformer un pays sans une forte culture du dialogue social », a-t-il insisté à la veille des premiers mouvements de grève depuis son installation à Matignon.
Au passage, il a tenté de rassurer les autorités locales. « Notre politique vise à une stricte limitation des dépenses publiques qui nous amènera à l'équilibre avant la fin du quinquennat », a-t-il encore répété alors que plusieurs pays européens critiquent les choix budgétaires français. Dans la matinée, Fillon a survolé en hélicoptère le port de Rotterdam avec le premier ministre des Pays-Bas. Il a ensuite écouté les responsables du premier port d'Europe détailler leur stratégie fondée en partie sur la privatisation de leurs installations. De quoi donner des idées à Dominique Bussereau, le secrétaire d'État aux Transports, qui accompagnait hier le premier ministre et qui prépare une « réforme des ports ». Les deux gouvernements sont tombés d'accord pour passer des accords de coopération entre les ports de Rotterdam et Marseille.
Dans l'immédiat, Fillon poursuit la tournée des capitales européennes entamée par le président de la République à la rentrée. Une tournée qui s'inscrit dans le cadre de la préparation de la future présidence française de l'Union européenne, et que les deux hommes ont décidé de se partager au nom de leur « interchangeabilité ». À trois jours du sommet européen informel de Lisbonne, Fillon s'est déclaré « optimiste » sur la possibilité de parvenir à un accord sur le projet de traité simplifié européen. Il a reçu le soutien du gouvernement néerlandais. Un soutien de poids puisque ce pays avait voté non au projet de Constitution européenne en juin 2005. Comme Nicolas Sarkozy, Jan Peter Balkenende a choisi de ratifier le nouveau traité par la voie parlementaire.
source : lefigaro.fr