Accord de Lisbonne : l'Europe trouve un nouveau souffle

Publié le par jeunespop57

europe.jpgInitié par le président de la République et approuvé par l'ensemble des pays de l'Union, le traité réformateur permet à l'Europe de sortir d'une longue crise. Son adoption définitive va remettre le projet européen sur les rails.

Porté depuis plus de vingt mois par Nicolas Sarkozy, le traité dit « réformateur», adopté dans la nuit du 18 au 19 octobre,vient combler le vide marqué par le rejet en 2005 du traité établissant une constitution pour l’Europe par les Français et les Néerlandais. Il réforme les traités fondateurs de Rome et de Maastrischt ainsi que ceux d'Amsterdam et de Nice avec pour objectif principal de rendre l’Europe plus «gouvernable».

A l'issue du sommet, Nicolas Sarkozy s'est félicité de l'accord : "Nous l'avions imaginé, nous l'avions rêvé, le voici réalisé. L'Europe s'est dotée d'un traité simplifié, j'avais eu l'occasion d'en avancer l'idée pour la première fois en septembre 2006, voici donc l'Europe qui sort de dix années d'imbroglio institutionnel".

L’Europe retrouve ainsi une assise juridique et une dynamique politique : comme l’a affirmé le président du Conseil de l'Union européenne, José Socrates, « l’Europe est sortie de sa crise institutionnelle et est prête à affronter les défis du futur ». Pour le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, dotée d'un Traité réformateur, l'Europe est mieux bardée pour assumer son rôle dans le monde et pour résoudre les problèmes de l'économie et de ses citoyens".

Ce que prévoit le traité :
 

Le nouveau traité reprend certaines dispositions de l’ancien traité constitutionnel, en prenant garde de supprimer toute référence à une quelconque constitution. Il prévoit :

la mise en place d’une présidence stable de l’Union : pour remédier à l’instabilité actuelle, un président du Conseil européen, élu à la majorité qualifiée, exercera ses fonctions pendant deux ans et demi.

la nomination d’un Haut représentant des Affaires étrangères. Celui-ci conduira la politique étrangère et de sécurité commune (PESC).

l’extension du vote à la majorité qualifiée : ce dernier devient la règle, sauf lorsqu’un autre type de vote est précisé. Il faut noter pourtant que les dispositions du traité de Nice resteront en vigueur jusqu’à 2014.

l’intégration de la charte des droits fondamentaux: cette charte, qui faisait à l’origine l’objet du titre  II du traité constitutionnel, est intégrée au nouveau traité.

le changement du mode de nomination du président de la commission : celui-ci sera désormais nommé par le Conseil européen à la majorité qualifiée en tenant compte des résultats des élections européennes.

la réduction du nombre de députés européens : celui-ci est limité à 751 membres. Si le traité prévoyait à l’origine un nombre de 750, l’Italie s’est vu octroyer un député supplémentaire à la suite des négociations.

l’institutionnalisation de l’Eurogroupe : ce groupe n’avait jusqu’ici qu’une existence informelle. Son rôle sera de coordonner les politiques économiques des membres de l’euro. 

l’extension du rôle des parlements nationaux : dorénavant, les propositions législatives de l’UE seront transmises aux parlements nationaux qui bénéficieront de plus de temps pour les examiner.

Le calendrier :

La signature du « traité réformateur » aura lieu le 13 décembre prochain.
Le processus de ratification par les 27 pays de l’UE s’ouvrira ensuite pour s’achever fin 2008. A l'issue du sommet de Lisbonne, Nicolas Sarkozy a souligné qu'il serait "très heureux si la France pouvait être l'un des pays en Europe qui ratifie ce traité simplifié parmi les premiers car, après avoir bloqué la Constitution, vous comprendrez qu'en tant que chef de l'Etat je ne verrai que des avantages à ce que la France montre l'exemple de l'adoption de nouvelles institutions".
Le nouveau traité devra être ratifié par tous les pays membres pour entrer en vigueur le 1er janvier 2009 (ou au plus tard avant les élections du printemps 2009).

Source : u-m-p.org

Publié dans Actualité

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
J
Ce n'est pas jouer sur les mots ! Doter l'Europe de nouvelles institutions n'a définitivement rien à voir avoir la doter d'une Constitution... Ce sont deux choses totalement différentes. <br /> <br /> Effectivement ce traité reprend largement la partie institutionnelle du TCE... Et on voit mal comment il saurait en etre autrement, car le TCE constituait un exploit : c'était un compromis résultant de longues négociations au sein de la convention Giscard... Et un compromis susceptible de satisfaire tout le monde, il n'y en a pas des milliers possibles.<br /> <br /> Rappelons aussi, c'est peut-etre nécessaire, que la partie institutionnelle du traité n'a pas été contestée lors du débat référendaire de 2005. C'était le point le plus important du traité, c'est vrai, mais ce n'est pas là dessus que les Francais se sont prononcés : moins de 20% des Francais avaient lu le TCE...<br /> <br /> Le "non" de gauche n'a pas été pris en compte car le "non" de gauche sanctionnait le gouvernement de l'époque et était un "non" au libéralisme supposé du texte... Or puisque ce nouveau traité n'est qu'institutionnel, je ne vois pas comment il aurait pu prendre en compte cette "revendication"...<br /> <br /> Le Président n'impose aucunement ses vues, mais son scepticisme à l'égard du référendum est connu depuis longtemps, et je ne crois pas non plus que le référendum soit nécessairement la voie la plus démocratique, et son intention de passer par la voie parlementaire pour ce traité annoncée de longue date : c'est aussi pour ca que les Francais ont voté Nicolas Sarkozy.<br /> <br /> Le role des responsables politiques, c'est aussi de prendre leur responsabilité, s'ils ont été élus, c'est sur la base d'un programme et pour l'appliquer
Répondre
F
Inutile de jouer sur les mots, "institutionnel" ou "constitutionnel", le mini traité reprend à la lettre le traité de 2005 en matière d'institutions. <br /> <br /> Et c'était là le point le plus important de ce traité! Qu'importe, les français sont des veaux et leur avis n'a pas à être respecté...<br /> <br /> Je pense comme toi que les français ont fais une erreur en 2005, mais la démocratie nous impose de respecter ce choix. Il eut fallu véritablement changer de traité et proposer quelque chose de nouveau!<br /> <br /> Le "Non" de gauche n'a pas du tout été pris en compte, quant au "Non" souverainiste, ce ne sont pas les 51 nouveaux domaines tombant à la majorité qualifiée qui va les ravir...<br /> <br /> Alors cessons l'hypocrisie et les jeux de mots sur ce mini traité, c'est la même tambouille à peine réchauffée.<br /> <br /> Mais comme tu dis, les français ne sont pas interêssés par ces "détails techniques", c'est ce qui permettra au Président d'imposer ses vues tranquillement...
Répondre
J
Ce traité est, je le répète, un traité institutionnel... C'est la boite à outils de l'Europe. En lui-meme ce traité n'engage en rien "l'avenir tout entier de la République". Il ne fixe aucun cap, ne détermine aucune politique... Mais il permettra à l'UE de se doter des institutions qui lui permettront de se fixer un cap.<br /> <br /> Quant à la "nation", elle a son mot à dire, et elle l'a dit, et elle le dira car le Parlement, c'est aussi la nation.<br /> <br /> Ce n'est pas le "risque" qui fait que ce n'est pas la voie référendaire qui a été choisie mais surtout l'urgence, car oui il y a urgence à donner à l'Europe les moyens de sortir du blocage dans lequel elle s'est embourbée... Et soyons francs, je doute que les Francais s'intéresse aux détails techniques de ce débat...
Répondre
F
Je ne dénigre pas la démocratie représentative, mais si l'on veut associer les citoyens au processus européens, il faut les associer!<br /> <br /> Et ce n'est pas être une "vierge effarouchée" que de réclamer que la Nation ait son mot dire sur des sujets aussi importants que ce type de traité qui engage l'avenir tout entier de la Republique.<br /> <br /> La grandeur de la politique, c'est de tirer vers le haut la Nation, et non de la brider!<br /> <br /> Mais je suis tout à fait d'accord sur le fait que Nicolas Sarkozy, l'avait martelé tout au long de la campagne... Ca ne rend pas plus acceptable pour autant ce genre de pratique. <br /> <br /> le réferendum est risqué, mais frustrer les français l'est bien plus encore... et au final personne n'y gagne, ni l'Europe ni le Président...
Répondre
J
Rien ne sert de jouer les vierges effarouchées, Nicolas Sarkozy a bien dit tout au long de sa campagne qu'il ne souhaitait pas passer par la voie référendaire pour la ratification de ce traité... Qui n'est qu'un traité institutionnel et non pas constitutionnel, c'est-à-dire qu'il dote l'Europe d'outils mais que l'usage qu'elle en fera reste à déterminer.<br /> <br /> La voie parlementaire n'est pas moins démocratique que la voie référendaire, et quand on voit la complexité, juridique, de ce texte, on sait que le vote n'aurait donc pas porté sur le texte lui-meme, mais aurait été un référendum, comme tous les référendums, pour ou contre le gouvernement... Ce n'est pas ma conception de la démocratie.<br /> <br /> La référendum n'est pas la forme ultime de la démocratie mais n'en est qu'une expression parmi tant d'autres dans notre démocratie parlementaire et représentative...
Répondre