Les DRH soutiennent le CPE

Reçus lundi 6 mars par Dominique de Villepin, à la veille de la journée nationale d'action contre le contrat première embauche (CPE), des directeurs de ressources humaines (DRH) de grandes entreprises ont tenté de rassurer sur ce nouveau contrat réservé aux moins de 26 ans. "On a d'abord dit au Premier ministre que tous les recrutements en contrat à durée indéterminée (CDI) seraient maintenus, donc il n'y a aucune éviction de prévue", a déclaré Sylvain Lecoq, responsable du cercle "Vinci" qui rassemble une centaine de DRH de grandes entreprises.

"On a également dit au Premier ministre que beaucoup de CPE qui seront utilisés seront raccourcis et transformés en CDI automatiques, même si le CPE est un CDI, parce que les bons qu'on va former, il n'est pas question qu'on les perde", a-t-il poursuivi. "Dans le CPE, les deux années dans beaucoup de cas seront ramenées à un an, voire neuf mois, voire six mois", a-t-il dit. Sylvain Lecoq a toutefois souligné que le CPE était "peu adapté" aux grosses entreprises, "sauf pour les emplois peu qualifiés qu'on va amener à être qualifiés".

Il a estimé aussi que l'incertitude économique, la croissance lente pouvaient conduire les entreprises à choisir le CPE. "Si chaque entreprise de taille moyenne, elles sont 900.000, se met à embaucher un CPE, ce serait déjà pas mal", a-t-il dit. Il a reconnu que comme pour le contrat nouvelles embauches (CNE), des "excès" étaient possibles - licenciement abusif, rupture non justifiée de contrat. Mais, a-t-il souligné, "les DRH sont formés et à 95% l'entreprise va former et voudra garder ce jeune parce qu'elle en aura besoin". Lors de l'entretien, Dominique de Villepin a rappelé que le CPE "ne remplace pas l'ensemble des contrats de travail mais vise bien à créer une nouvelle voie d'accès à l'emploi pour les jeunes, en particulier les moins qualifiés et ceux qui n'ont pas pu bénéficier d'une expérience professionnelle avec un CDI assorti de nouvelles garanties pour l'accès formation, au logement ou au crédit".