La rupture est là !
Et ce sont les Français qui le disent... Alors certes, sonder n'est pas gouverner, mais on ne peut que se réjouir en lisant les résultats de l'enquête OpinionWay !
PEUT-ON parler de rupture depuis le 6 mai ? Pour 70 % des sondés, la réponse est positive. Selon le dernier baromètre politoscope OpinionWay pour Le Figaro et LCI, il n'y a aucun doute sur le changement opéré par le nouveau président de la République depuis son élection. Réforme des régimes spéciaux, instauration d'un service minimum dans les transports, réforme de l'université, loi sur le regroupement familial, instauration des peines planchers, ou encore nouveau partage des rôles entre le président et son premier ministre : pour les Français, le changement est palpable. Une grosse majorité d'entre eux estime que les réformes vont « plutôt dans le bon sens » (57 %), et une courte majorité, que le tempo de ces réformes est « juste comme il faut », tandi que seulement 15% des Français pensent que ce rythme est trop lent (32% pensent trop rapide, dans lesquels on retrouve les 60% des électeurs de Ségolène Royal qui le pense, comme quoi le renouveau qu'elle incarnait, ça aurait certainement été l'amnésie programmatique la plus rapide de la Vè République).
«Une seule ligne politique»
« Il ne peut y avoir qu'une seule ligne politique, celle que le peuple a choisie », a d'ailleurs lancé, mercredi soir, Nicolas Sarkozy aux députés et sénateurs réunis à l'Élysée.
Si les sondés approuvent les réformes engagées et reconnaissent l'avènement d'une rupture en politique, ils ne semblent cependant pas totalement convaincus par la volonté de François Fillon de « réformer, réformer et encore, réformer ». Samedi dernier, lors des journées parlementaires de l'UMP, le premier ministre, invoquant le « tandem innovant et complice » formé avec Sarkozy, a promis « une année passionnante et décisive », avec « des réformes structurelles du marché de l'emploi, de l'État et de notre contrat social ». Les sondés doutent visiblement, si ce n'est de sa volonté, du moins de sa capacité à tenir ces engagements. Sans doute pensent-ils que le véritable garant des réformes, et de leur rythme, est Nicolas Sarkozy lui-même.
Enfin, pour la première fois, OpinionWay instaure un « indicateur de l'opposition », qui dresse un classement du « meilleur opposant » du mois à Nicolas Sarkozy. Ce mois-ci, c'est Ségolène Royal qui arrive en tête, ex aequo avec Dominique de Villepin (14 %). Paradoxe : un ancien premier ministre UMP fait figure de meilleur opposant. Ces dernières semaines, en effet, Villepin a lancé quelques diatribes contre Nicolas Sarkozy, l'UMP et le gouvernement Fillon. Mardi, il a signé une pétition de Charlie Hebdo, SOS racisme et Libération contre l'amendement instaurant une possibilité de tests ADN dans le cas des regroupements familiaux. Cette mesure « n'a pas sa place » en France, a estimé l'ancien premier ministre. Quelques jours plus tôt, Villepin s'était interrogé sur la « compatibilité » d'une éventuelle candidature de David Martinon à la mairie de Neuilly avec ses fonctions de porte-parole de l'Élysée. Il avait également contesté la transmission des points de presse du gouvernement sur certaines chaînes de télé, alors que premier ministre il voulait que le conseil des ministres soit retransmis à la télévision, paradoxal ou contradictoire c'est vous qui voyez, ou encore « regretté l'effacement de l'UMP ».
Pour les autres leaders de gauche, la note est cruelle. Avec 11 %, le premier secrétaire du PS, François Hollande, est devancé par François Bayrou. Quant à Lionel Jospin et Laurent Fabius, qui ont occupé le devant de la scène, le premier par son livre L'Impasse, le second en réunissant ses amis, ils ne sont cités que par 4 % et 2 % des sondés.
source : lefigaro.fr